XVe édition (4-5 Octobre 2024)

4-5 Octobre 2024 : XVe Rencontres internationales des jeunes byzantinistes

Le programme est maintenant disponible ! / The programme is available!

Téléchargez ici l’appel à communication ! / The call for papers is available here!

Byzance en ses marges : centres, périphéries, contours

La montagne, la croix, les bourreaux : tout, dans la célèbre miniature du Psautier Khludov, nous transporte “au-dehors”. Aux portes de la ville, à la lisière de la société, la Crucifixion évoque encore, au souvenir des iconoclastes, les contours mouvants du dogme chrétien. De cette remarquable mise en abyme où l’image, depuis les marges auxquelles elle semble reléguée, surplombe le texte pour en mieux tempérer l’ascendant, émane pourtant une vague confusion : lequel, de l’écrit ou de l’enluminure, se tient au centre de la page – s’il en est un ?

Des marges du psautier à celles de Byzance, il n’y a qu’un pas. Microcosme par excellence, le livre illustré nous invite à étendre, à l’échelle d’un monde, cette notion ambivalente.  À l’image du tracé mouvant des frontières, la tension qui se noue entre le texte et la miniature affleure, sous de multiples aspects, à travers la carte : entre la capitale et les provinces, l’empire et ses vassaux, le prince chrétien et ses voisins.

Telles régions limitrophes s’affirment, avec le temps, comme des centres incontestables du pouvoir – la Serbie et la Bulgarie, l’Épire et Trébizonde : et voici Byzance devenue marge. Telles autres, plus éloignées de Constantinople – culturellement, spirituellement –, maintiennent avec elle des liens ténus pour mieux se définir : ainsi de l’Arménie, de la Sicile, de la Rus’ de Kiev et même de l’Éthiopie, autant d’autres Byzance(s) en-dehors de Byzance.

En réduisant à l’espace urbain les enjeux territoriaux de l’empire, en les transposant aussi à l’espace ecclésial, le même paradigme nous incite à en déceler les axes et les seuils. Les murs de la ville et ses édifices, l’architecture et le décor des églises, les lieux de pèlerinage et les nécropoles élaborent et refondent, constamment, la notion de liminalité.

Le Christ supplicié, de même que l’iconoclaste sacrilège, esquisse la norme sociale : l’hérésie, comme le calvaire, retranche, exclut, marginalise. Mais les franges de la société byzantine, qui dépassent de loin les
projections modernes, façonnent une mosaïque nuancée dont bien des composantes, souvent négligées – femmes, criminels, ascètes –, nous engagent à repenser la cohérence.

Moines et monastères revendiquent leur marginalité autant qu’ils l’idéalisent : tant leur implantation, aux abords ou en plein cœur de la ville, que la reconnaissance sociale dont ils jouissent, semblent contredire la réclusion à laquelle ils prétendent. L’exil lui-même, souvent amer, maintient plus que jamais son objet au centre des égards : éloigné, on le surveille ; il écrit, revient parfois.

Penser Byzance, enfin, exige la distance et le décentrement du regard étranger. Chroniqueurs arméniens, latins et syriaques, émissaires arabes et mongols ont porté sur l’empire, sa culture et ses rites, un œil attentif, parfois acéré, que les historiens ne sauraient mésestimer. Notre discipline elle-même n’y échappe en rien : ultime soubresaut du monde gréco-romain, interminable Bas-Empire ou prélude à la Turquie ottomane, l’histoire byzantine fut, elle aussi, longtemps perçue comme marginale – l’une de ces inévitables transitions indispensables à la chronologie.

Les centres, les normes, les limites : tout restait alors à définir à qui voulait que la culture byzantine devînt enfin l’objet d’une étude autonome. Aujourd’hui, la délicate tension entre le centre du monde et les marges de l’empire témoigne des avancées de la recherche comme des écueils auxquels elle est confrontée. Telle est l’ambition des XVe Rencontres internationales des étudiants du monde byzantin : aborder Byzance en ses marges, depuis ses marges, en tant que marge.

Les communications pourront s’inscrire dans les thématiques suivantes :
– marges territoriales, frontières et espaces de transition
– peuplement des marges et déplacements de populations
– place des femmes, des enfants, des esclaves, des individus en dehors des normes de genre
– maladies, infirmités, handicaps, mort
– controverses religieuses, hérésies, excommunications et anathèmes
– institutions monastiques
– manifestations de la marginalité : costume, pratiques alimentaires
– Byzance vue de l’extérieur

Les interventions, d’une durée de vingt minutes, pourront être données en français ou en anglais. Les propositions de communications (250 à 300 mots), ainsi qu’une brève biographie incluant l’institution de rattachement, le niveau d’études actuel (master, doctorat, post-doctorat) et le sujet de recherche, devront être envoyées à l’adresse aemb.paris@gmail.com, au plus tard
le 31 mars 2024. Les Rencontres se tiendront en présentiel,
à Paris, les 4 et 5 octobre 2024. La prise en charge des frais de transports par l’AEMB est envisageable pour les candidates et candidats ne pouvant obtenir de financement de la part de leur institution d’origine. Les candidates et candidats retenu.es devront adhérer à l’AEMB.

Byzantium within its margins: Centres, Peripheries and Outlines

 

A mountain, a cross, an executioner: everything in the well-known miniature of the Chludov Psalter carries us “outside”. At the gates of the city and on the margins of society, the Crucifixion also recalls, through the memory of Iconoclasm, the shifting outlines of Christian dogma. From the margin where it is seemingly relegated, the image overlooks the text to better mitigate its authority. Yet, in this remarkable mise en abyme, a sense of confusion remains: which of the written word or the image holds centre stage – if there is any?

There is but one step from the margins of the psalter to those of Byzantium. As a quintessential microcosm, the illuminated manuscript invites us to extend this ambivalent notion to the scale of a world. Like the shifting lines of a border, the tension emerging between the text and the miniature likewise surfaces in varied ways across the map: between the capital and its provinces, the Empire and its vassals, the Christian prince and his neighbours.

Thus, some borderlands emerge over time as centres of power in their own right – Serbia and Bulgaria, Epirus and Trebizond – occasionally turning Byzantium itself into a margin. Others, further removed from Constantinople geographically, culturally or spiritually – nevertheless maintain subtle ties with it to better define their own identity, such as Armenia, Sicily, Rus’ and even Ethiopia – all in a way Byzantium(s) beyond Byzantium.

By scaling down the territorial questions of the Empire to urban space, or transposing them onto the space of the church, the same paradigm invites us to retrace their axes and thresholds. City walls and structures, church architecture and decoration, pilgrimage sites and necropoleis constantly reshape and redefine the notion of liminality.

Both the Torture of Christ and the sacrilege of iconoclasm suggest a social norm: heresy, like Calvary, excludes, cuts off and marginalises. Yet the fringes of Byzantine society, which go far beyond contemporary projections, compose a nuanced mosaic whose many elements, often overshadowed – women, criminals, ascetics –, call upon us to rethink the cohesion of the whole.

Monks and monasteries proclaim their marginal status as much as they idealise it: both their location, on the fringes if not within the heart of the city, as well as the social recognition they receive seemingly contradict the reclusion they claim to seek. Exile itself, though bitter, keeps its object surely within the line of sight: the exile is watched when far away, writes back and sometimes returns.

To consider Byzantium, lastly, requires the distant and decentred gaze of foreign eyes. Armenian, Latin and Syriac chroniclers, Arab and Mongol emissaries turned a careful, sometimes cruel eye on the Empire, its culture and rites, which historians would be wrong to ignore. The discipline of Byzantine history itself has long been relegated to the margins of the field, as a necessary but uninteresting transition, with Byzantium variously held as the last jolt of the Greco Roman world, the exhaustingly long final breath of the Late Roman Empire or the prelude to Ottoman Turkey.

Centres, norms, limits: everything remained to be done for the partisans of an autonomous study of Byzantine culture. Today, the delicate tension between the centre of the world and the margins of the Empire reflects both the advances and the pitfalls faced by academic inquiry. Such are the aims of the XVth Rencontres : to consider Byzantium within its margins, from its margins and as a margin.

Papers may concern the following themes:
• Territorial margins, borders and spaces of transition
• Settlement of margins and population transfers
• The situation of women, children and slaves
• Definitions and transgressions of gender norms
• Disease, disability, infirmity and death
• Religious controversies, heresy, excommunication and anathema
• Monastic communities
• Visible forms of marginality such as dress and foodways
• Byzantium as a margin

Papers, with an expected duration of 20 minutes, may be presented in French or English. Proposals for presentations (250-300 words), as well as a brief biography including the candidate’s affiliation, their current level of study (master, doctoral, post-doctoral) and their area of study should be sent tà
aemb.paris@gmail.com by March 31, 2024, at the latest.

The conference will be held in-person in Paris on October 4-5, 2024. Participants’ travel costs may be covered by the association if they are unable to receive funding from their institutions. Selected candidates will be asked to register as members of the association

Appel à communications : Les humanités numériques et l’Orient chrétien médiéval : nouveaux outils, nouvelles approches, nouvelles perspectives

Le jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2024 se tiendra à Montpellier le colloque « Les humanités numériques et l’Orient chrétien médiéval : nouveaux outils, nouvelles approches, nouvelles perspectives », organisé par Florian Artaud (Université Paul-Valéry Montpellier 3 -CEMM), Isabelle Augé (Université Paul-Valéry Montpellier 3 – CEMM) et Marie-Anna Chevalier (Université Paul-Valéry Montpellier 3 – CEMM), avec le soutien du Centre d’études médiévales de Montpellier (CEMM – EA4583).

L’appel à communications est disponible ici. Vous avez jusqu’au 14 avril 2024 pour envoyer vos propositions à florian.artaud@yahoo.com !

XIVe édition, (6-7 octobre 2023, Paris)

6-7 octobre 2023 : XIVe Rencontres internationales des jeunes chercheurs en études byzantines

La publication des Actes des XIVe Rencontres par la revue Porphyra est désormais disponible ici ! The publication of the Proceedings of the XIVth Rencontres by the journal Porphyra is now available here!

Le programme des XIVe Rencontres est désormais disponible ! / The programme is available!

Téléchargez ici l’appel à communications / The call for papers is available here.

La mémoire et la trace :
commémorer, transmettre, perpétuer

Sous la plume d’Ammien Marcellin, l’éloge de Julien l’Apostat exalte en ces termes les facultés mnémoniques de l’empereur : « si l’absorption de certain breuvage avait eu le pouvoir d’augmenter la force de la mémoire, on aurait pu dire qu’il en avait eu le tonneau à sa disposition, et qu’il l’avait mis à sec avant d’arriver à l’âge d’homme » (Histoire de Rome XVI, 5). La capacité de mémorisation, pierre angulaire de l’accomplissement intellectuel, figure ainsi parmi les vertus célébrées par la littérature encomiastique. Au-delà d’un simple outil rhétorique, évoquant l’aptitude à acquérir et à conserver des connaissances, la notion de mémoire se déploie à travers un vaste champ sémantique que reflète la diversité linguistique du monde byzantin. Le terme grec µνήµη (mnêmê) embrasse ainsi les notions de réminiscence et de souvenir, la collecte de traces et d’événements, suggérant aussi bien l’acte de se remémorer que l’empreinte matérielle du passé. La racine syriaque ܕܵܟܹܪ (dākhēr) implique simultanément le fait de se souvenir, d’avoir à l’esprit, de retracer et de retenir le récit d’événements, mais également de commémorer. En arménien classique, le terme յիշատակ (yišatak) signifie à la fois le souvenir, la mémoire, la commémoration, mais désigne aussi un mémorial ; intrinsèque à celle du monument lui-même, la notion de mémoire peut donc être convoquée, à travers ce même terme, pour évoquer un édifice commémoratif.
Enfin, le fait de se remémorer un événement ou une personne est rendu en copte par un verbe qui témoigne d’une conception particulièrement active de ce processus mental : ⲣⲡⲙⲉⲉⲩⲉ ( erpmeeue ), littéralement « faire la pensée ». Ce terme, qui s’emploie ainsi dans le domaine funéraire tout comme dans la littérature, sous-tend l’idée d’une activité intellectuelle intense, productive, qui requiert un effort.Le thème de la mémoire s’affirme de ce fait comme un enjeu prééminent, tant dans les milieux religieux que séculiers, à travers l’ensemble du monde méditerranéen. En Orient chrétien, comme à Byzance, l’écriture de l’histoire passe par l’inscription des événements rapportés dans la continuité du récit biblique. La connexion des événements politiques et de l’histoire religieuse, au service de la construction d’une mémoire collective, s’élabore dans le temps long ; elle s’affirme comme un moyen de légitimation en même temps que d’affirmation des identités confessionnelles et culturelles. Nécessaire à la stabilité et à la cohésion d’une communauté, la perpétuation du souvenir de figures charismatiques – dédicataires, fondateurs et fondatrices, donateurs et donatrices –, se décline aussi bien dans le monde monastique que laïque. Dans sa dimension collective, la mémoire, en particulier religieuse, s’inscrit dans le paysage urbain comme rural. Les pratiques rituelles en assurent la pérennité au sein d’espaces dédiés tels que lieux saints, sanctuaires et sépultures, sans occulter le rôle de la sphère civique. Perpétuée par les sources littéraires et épigraphiques, la mémoire collective s’incarne également dans des lieux, des objets ou des images : autant de témoignages matériels, échos de prototypes vénérables ou de visages contemporains, qui donnent corps au souvenir et focalisent l’attention. Bien qu’il s’avère difficile d’en saisir fidèlement les expressions, l’expérience mémorielle relève aussi de la sphère personnelle et intime. En sollicitant différents canaux sensoriels et processus cognitifs, images, inscriptions et chants participent conjointement à l’élaboration du souvenir, à son activation et à sa transmission. Le rôle privilégié de la mémorisation, mécanisme indispensable à l’apprentissage et à la diffusion du savoir, nous invite à interroger les moyens employés pour forger la mémoire, l’entraîner, la renforcer. Qu’était-il nécessaire de retenir ? Quelle place accordait-on à la culture classique ? Quels indices conservons-nous des méthodes d’assimilation et de récitation ? Au-delà de cette dimension pédagogique, la mémoire individuelle s’exprime enfin par un attachement émotionnel aux lieux et aux défunts, dont les épitaphes, graffiti et souvenirs de pèlerinages nous ont transmis les traces. Ainsi placées sous le signe de la mémoire, les XIVèmes Rencontres byzantines s’inscrivent dans le sillage de cette dynamique mémorielle dont les différentes disciplines de la recherche scientifique participent elles-mêmes étroitement. Lieux et images, sources archéologiques, épigraphiques et littéraires, sont autant d’empreintes dont l’étude, menée dans un cadre méthodologique rigoureux, concourt à révéler le sens et les enjeux de la mémoire, à tous les niveaux des sociétés.

Les communications pourront s’inscrire dans l’une des thématiques suivantes :

• La construction de la mémoire collective : commémorations d’événements, légendes…
• L’oubli collectif : damnatio memoriae, anathèmes, exil
• Espace(s) et mémoire
• Supports de la mémoire
• Mémoire et sensorialité
• Mémoire(s) et tradition(s)
• Mémoire et pèlerinage
• Mémoire, rituel et liturgie
• Prototype, souvenir et transmission
• Traces iconographiques et culturelles préchrétiennes
• Spolia et remplois
• Le souvenir par l’image : procédés narratifs, cognitifs ou visuels
• La mémoire par l’écrit : colophons, notes et inscriptions
• Les conceptions temporelles de la mémoire
• La mémoire comme vertu
• Les pratiques d’apprentissage et de récitation
• Inventer la mémoire de Byzance
• Postérité et réception de Byzance
• La démarche de la recherche : textes, archives et vestiges archéologiques

Les communications, d’une durée de vingt minutes, pourront être données en français ou en anglais. Les propositions de communications (250 à 300 mots), ainsi qu’une brève biographie incluant l’institution de rattachement, le niveau d’études actuel (master, doctorat, post-doctorat) et le sujet de recherche, devront être envoyées à l’adresse aemb.paris@gmail.com, au plus tard le 30 mars 2023. Les Rencontres se tiendront en présentiel, à Paris, les 6 et 7 octobre 2023. La prise en charge des frais de transports par l’AEMB est envisageable pour les candidats ne pouvant obtenir de financement de la part de leur institution d’origine. Les candidats retenus devront adhérer à l’AEMB.

 

Memory and marks: commemorating, transmitting, and perpetuating

 

Penned by Ammianus Marcellinus, the panegyric of Julian the Apostate exalts the mnemonic abilities of the emperor in the following terms: “if drinking a particular beverage could enhance the power of memory, Julian must have had the whole cask at his disposal, and he must have drank it dry before he was a grown man”. The propensity for memorization, the cornerstone of intellectual accomplishment, is among the celebrated virtues of encomiastic literature. More than a simple rhetorical tool, aiding in the ability to acquire and conserve knowledge, the notion of memory is found dispersed among a vast semantic sphere that reflects the linguistic diversity of the Byzantine world. The Greek term µνήµη (mnêmê) embraces notions of reminiscence and remembrance, and the gathering of impressions and events, suggesting the act of remembering as much as the material imprint of the past. The Syriac root ܕܵܟܹܪ (dākhēr) simultaneously implies the act of remembering, or calling to mind and the retracing or retelling of events, but also of commemoration. In classic Armenian, the term յիշատակ (yišatak ) signifies both remembering, memory, and commemoration, but it also designates memorials, inherent to the notion of a monument itself. By using this one term, therefore, the notion of memory can elicit the idea a commemorating edifice. Finally, the act of remembering an event or a person is understood in a Coptic verb which bears witness to a particularly active conception of the mental process : ⲣⲡⲙⲉⲉⲩⲉ(erpmeeue), literally “to make a thought”. This term, which is used in the funerary domain as well as in literature, implies the idea of an intense and productive intellectual activity which requires effort.In this way, the topic of memory affirms itself as a major issue, within both religious and secular realms, throughout the entire mediterranean world. In the Christian East, as in Byzantium, the writing of history occurs through the inscription of recounted events through the propagation of biblical continuity. The connection of political and historical religious events in order to construct a collective memory, therefore, is elaborated throughout time; it becomes a legitimate way of affirming confessional and cultural identities. Necessary to the stability and the cohesion of a group, the perpetuation of the remembrance of charismatic figures – dedicators, founders, donors –, can be seen in both monastic and lay communities. In the collective arena, memory, particularly religious memory, is inscribed in both urban and rural landscapes. Ritual practices assure the perennity of certain spaces, such as sacred spaces, sanctuaries, and tombs, to say nothing of its role in the civic sphere. Perpetuated by literary and epigraphic sources, collective memory is also incarnate in spaces, objects, and images: countless material evidence, echoes of venerable prototypes or of contemporary faces, give shape to memory and focus its attention. Although it is difficult to accurately capture all of its forms, memorial experience is also revealed in personal and intimate spheres. In soliciting various sensorial channels and cognitive processes, images, inscriptions, and songs work together to elaborate, activate, and transmit memory. The privileged role of memorization, an essential tool in the learning and diffusion of knowledge, invites us to ask how it was used for creating and strengthening memories. What was necessary to retain? What place was given to classical culture? What hints do we have of the methods of assimilation and recitation of memorized knowledge? Finally, beyond the pedagogical dimension, individual memory can be expressed through the emotional attachment to places and to the deceased, of which epitaphs, graffiti, and pilgrim souvenirs leave tracks.

In this way, placed under the heading of Memory, the 14th Post-Graduate Conference inscribes itself within this dynamic understanding of remembering, in which different research disciplines are intrinsically involved. Places and images, archaeological, epigraphic and literary sources, are all pieces of evidence that may be used within a rigorous methodological framework to reveal the meanings and challenges associated with memory at all societal levels.

The presentations might follow in one of the following themes:

• The construction of collective memory: commemorations of events, legends…
• Collective forgetting: damnatio memoriae, anathemas, exile
• Spaces and memory
• Mediums for memory
• Memory and sensoriality
• Memory and tradition
• Memory and pilgrimage
• Memory, ritual, and liturgy
• Prototypes, souvenirs, and transmission
• Pre-Christian iconographic and cultural traces
• Spolia and reuse
• Remembering through images: narrative, cognitive, or visual processes
• Remembering through writing: colophons, notes, and inscriptions
• Temporal conceptions of memory
• Memory as virtue
• Practices of learning and recitation
• Inventing the memory of Byzantium
• Afterlife and reception of Byzantium
• Recherche methods: texts, archives and archaeological vestiges

Proposals for presentations of 250 to 300 words, as well as a brief biography including the candidate’s affiliation, their current level of study (master, doctoral, post-doctoral), and their area of study should be sent to aemb.paris@gmail.com by March 30, 2023 at the latest. 20 minutes papers may be presented in French or English. The conference will be held in-person in Paris on October 6-7, 2023. Participants’ travel costs may be covered by the association if they are unable to receive funding from their institutions. Selected candidates will be asked to adhere to the association.

Appel à communication : Quatorzièmes rencontres du GRIM-IMAGO – 8 juin 2023 – INHA

Le GRIM – Groupe de Recherches en iconographie médiévale – est un collectif académique fondé par Christian Heck, qui s’intéresse à l’analyse et l’interprétation des œuvres du Moyen Age, mais aussi aux corpus et bases d’images qui les rendent possibles. Il est dorénavant lié à IMAGO, association d’historiens de l’art sise au CESCM de Poitiers, et porté par un comité scientifique (Charlotte Denoël, Conservateur en chef, service des manuscrits médiévaux, BnF ; Isabelle Marchesin, MCF HDR, Université de Poitiers/CESCM ; Anne-Orange Poilpré, MCF HDR, Université Paris 1/HiCSA ; Cécile Voyer, Pr, Université de Poitiers/CESCM).

Le GRIM organise des conférences ponctuelles (Les rencontres Imago, au CESCM de Poitiers) et des journées d’études (à l’Institut national d’histoire de l’art, à Paris), qui sont ouvertes à tous.

Une place privilégiée est accordée aux interventions des jeunes chercheurs (dès le Master 2).

Les communications durent 20 minutes. Elles sont dédiées aux questions de méthodologie et d’historiographie, et non à la présentation générale des fruits d’une recherche. Elles éviteront les longues descriptions énumératives, pour se concentrer sur des dossiers précis, et s’attacheront à en expliciter les cadres théoriques.

La création artistique à l’épreuve des héritages : continuités, mutations, ruptures

(Jeudi 8 juin 2023, Paris, INHA)

Qu’est-ce que créer au Moyen Âge ? La culture de cette époque, où les mots « art » et « artiste » n’ont pas leurs significations modernes et où l’Église a longtemps généré l’essentiel des commandes, est marquée par des références permanentes aux autorités du passé. En outre, le seul geste authentiquement créateur est celui de Dieu à l’origine du monde et ne peut être égalé. S’appuyer sur une tradition, se prévaloir d’un héritage intellectuel ou esthétique explicite est ainsi revendiqué comme la seule manière de créer de la pensée : « des nains hissés sur les épaules de géants », selon la célèbre expression que Jean de Salisbury attribue à son maître, Bernard de Chartres. De nombreuses publications se sont penchées sur cette façon de faire naître du neuf à partir de l’ancien (Des nains ou des géants ? Emprunter et créer au Moyen Âge, éd. C. Andrault-Schmitt, E. Bozoky, Poitiers, 2016 ; Créer créateurs, créations, créatures au Moyen Âge, éd. F. Besson, V. Griveau-Genest, J. Pilorget, Paris, 2019 ; Les modèles dans l’art du Moyen Âge (XIIe-XVe siècles), éd. L. Terrier Aliferis, D. Borlée, Turnhout, 2018) et l’on souhaite ici poursuivre ce questionnement autour de l’image. La recherche récente dans ce domaine, réceptive aux apports de l’anthropologie historique, a montré combien ce versant de la production intellectuelle fait preuve d’une remarquable inventivité à exprimer, par les moyens du visuel, une conception du monde agencée par la cosmologie chrétienne en jouant de nombreux effets de continuité et de nouveauté. Comment l’image procède-t-elle pour faire vivre cette inscription dans une tradition visuelle tout en élaborant de nouvelles formulations ? Imiter et répéter des formules visuelles est-il antinomique à l’inventivité d’une démarche créatrice, et comment les types et les langages visuels se transmettent-ils et sont-ils adaptés ? L’expression de la permanence divine est-elle contradictoire avec l’idée de mutation ou de renouveau ?  Revendiquer un héritage, notamment celui du passé antique, revient-il à souscrire à toute ses implications ? Y a-t-il des types d’œuvres plus sujets que d’autres au poids des héritages ? Dans l’affirmation d’une continuité avec le passé, l’image peut-elle exprimer de nouvelles notions ? On s’interrogera également sur le rôle des conditions d’usage, des matériaux et des types de supports dans l’émergence d’un énoncé visuel de format inédit.

À partir d’études de cas qui s’attacheront à mettre en évidence leur méthodologie, les interventions de cette journée interrogeront la notion de création dans la production des images médiévales, confrontée aux nécessaires continuités et héritages qui structurent par ailleurs la pensée médiévale.

Les propositions de communications (accompagnées d’un CV) sont attendues avant le vendredi 27 janvier 2023, à l’adresse suivante : imago.grim.contact@gmail.com

Une réponse sera donnée à la fin du mois de février au plus tard.

Le programme définitif sera diffusé par mail et réseaux sociaux, également disponible sur le site du CESCM : https://cescm.labo.univ-poitiers.fr/la-formation/grim-imago/

L’accès aux Rencontres du GRIM est ouvert à tous, et les étudiants de licence et de Master sont cordialement invités à venir écouter les conférenciers. Le GRIM ne disposant d’aucun budget, les intervenants et les auditeurs s’adresseront aux centres de recherche dont ils dépendent pour une éventuelle prise en charge des frais.