JASMINA S. CIRIC – Remembrance of the Paradise

Remembrance of the Paradise: Tree of Life in Late Byzantine Architecture.
Jasmina S. Ćirić, Université de Belgrade

Paper explores artistic and exegetic contents of the wall surfaces in Late Byzantine church architecture. Taking into consideration that the brick was one of the main facade articulation materials, it is possible to understand the  «messages» represented with bricwork geometric ornaments, in critical terms of art history insufficiently identified as «aniconic decoration». Starting from the fact that the ornamental unit represents the image, the same can not contain aniconic but rather highly codified, dehumanized features. Arbor Vitae (xylon zoës, wood of life), motif identified in the key examples of Late Byzantine architecture in the exterior surface of the apse or or obtained by the appropriate positioning of the marble revetments next to the portals of the temple, presents a image of the ancient biblical metaphor “Blessed are those who wash their robes, that they may have the right to the tree of life and may go through the gates into the city” (Revelation 22: 14). Exegetic reading (‘décryptage’) of facade surfaces shows that visible finds its meaning in the invisible, but invisible finds its expression possibilities in the visible. Except the variety with brick represented schematized tree, were registered multidirectional placed geometric motives which that not only corresponds with monogram of Christ but also His Old Testament prefiguration tree of life. Arbor Vitae becomes coded image which shows remembrance of the Paradise where the God “placed on the east side of the Garden of Eden cherubim and a flaming sword flashing back and forth to guard the way to the tree of life” (Genesis 3: 24).

MARILIA LYKAKI – Les prisonniers de guerre selon les Vies de Saints

Les prisonniers de guerre selon les Vies de Saints (VIe-XIe s.).
Marilia Lykaki, École pratique des Hautes Études / Université d’Athènes

Il s’agit d’un phénomène militaire, diplomatique et social qui touche aussi les domaines de la culture et de la communication et qui montre, enfin, l’image que Byzance avait des autres et de soi-même. La captivité était une situation transitoire qui conduisait soit à l’esclavage soit à la libération. Pendant ce temps, on voit les captifs assumer des rôles divers : comme soldats, agriculteurs, porteurs d’idéologie, de culture et de savoirs. Ma recherche commence à une époque où l’attitude à l’égard des prisonniers de guerre héritée du monde romain est en train de changer sous l’impact du christianisme ; elle se termine à une période où les échanges des prisonniers avec les Arabes, devenus une routine, perdent de l’actualité et les guerres avec les Bulgares battent le plein. Dans ce contexte, les données fournies par des sources hagiographiques présentent un grand intérêt, étant révélatrices de situations que les sources officielles byzantines passent sous silence où décrivent de façon lapidaire. Ainsi, les sources hagiographiques peuvent renseigner l’historien sur les raisons d’emprisonnement, le contexte historique, la situation des prisonniers et leur affranchissement. La critique relative à la valeur historique des textes hagiographiques a été exercée par plusieurs savants. Je continue ce travail dans le même esprit critique afin de tirer de ces sources les données utiles au sujet de ma thèse.

IPHIGENEIA DEBRUYNE – La popularité de l’apologue de la licorne du récit de Barlaam et Joasaph

La popularité énigmatique de l’apologue de la licorne du récit de Barlaam et Joasaph.
Iphigeneia Debruyne, Université de Provence

L’apologue de la licorne est un des dix apologues d’origine bouddhique intégré dans le récit grec de Barlaam et Joasaph, la première version chrétienne de la vie du prince Joasaph, un texte hagiographique et édifiant. Il s’agit de l’un des dix apologues du récit qui sont définis comme de leçons morales au préalable étrangères au monde chrétien. L’apologue de la licorne se distingue des neuf autres apologues intégrés dans le récit chrétien par les représentations figurant non seulement dans les manuscrits enluminés de Barlaam et Joasaph mais aussi indépendamment du texte. A Byzance, l’image de l’apologue de la licorne est, entre autres, illustrée dans des psautiers à illustrations marginales. En Occident, le bas-relief de Ferrare affirme l’autonomie que l’apologue de la licorne avait acquise depuis Byzance. L’apparition constante de l’apologue en dehors du contexte du récit témoigne d’une popularité dite énigmatique, d’une popularité dont les raisons méritent encore d’être explorés.

D’une part l’examen du cheminement littéraire de l’apologue de la licorne qui dépasse les frontières de la migration littéraire du récit de Barlaam et Joasaph, une étude des illustrations associées à l’apologue de la licorne du récit menée afin de déterminer d’éventuels prototypes et de la multitude de voies à travers lesquelles l’image et/ou le texte se diffusent, et d’autre part la comparaison des images de l’apologue issues de différents contextes littéraires, autorise de penser que la popularité de l’apologue n’est pas si énigmatique qu’elle ne le semble.

L’attestation précoce de l’apologue dans le monde chrétien d’Orient, mais aussi sa présence simultanée dans le recueil de fables arabe du VIIIe siècle, Kalîla wa Dimna, expliquent aisément la popularité de l’apologue. De même, cette recherche invite à proposer de nouvelles interprétations pour des images auparavant associées à l’apologue de la licorne du récit de Barlaam et Joasaph.

JAVIER FUERTES – The demoniacal influences of Late Antiquity

The demoniacal influences of Late Antiquity in early Byzantine hagiography: the black demons of the Life of Simeon the Fool.
Javier Fuertes, université de Cantabria

Through demoniacal epiphanies contained in the Life of Symeon the Fool, written by bishop Leontius of Neapolis, this work aims to study the influence of cultural Late Antiquity’s notions in early Byzantine hagiography, analyzing the traditions which explain and justify the black appearance of demons in that work.

The author begins by describing demon’s epiphanies in the text, where evil spirits are described as dogs, terrifying spirits or Ethiopians, but always black, placing them in the narrative context of the story. Then, he combines both historical and anthropological approaches to analyze the precedents and parallels of this particular dark appearance in order to understand its origins and explanation. Finally, the author concludes that these epiphanies are drawn not only from the image of darkness associated with the evil forces in the evangelical literature but also from pagan traditions about daimones as well as from certain Greco-Roman prejudices regarding somatic and racial archetypes.

CATARINA FRANCHI – La mort d’Alexandre dans le Roman d’Alexandre

Ne te connaîtras-tu jamais toi-même, et ne comprendras-tu pas enfin que tu es mort ? La mort d’Alexandre dans le Roman d’Alexandre.
Catarina Franchi (Université d’Oxford)

Alexandre mourût, selon les éphémérides Royales rapportées par Plutarque et Arrien, le 28e jour du mois de Daisios, qui peut être traduit comme le 10 Juillet, 323 avant J.-C. Tous les grands et célèbres décesses tragiques de l’Antiquité, le topos de la mort virtuose de style homérique ne se retrouvaient pas, ces jours-là, à Babylone, et les historiens anciens n’ont jamais cessé de traiter la mort du Conquérant comme une sorte de mystère, de tragédie incompréhensible, de complément impossible d’une telle vie.

Sept mois s’étaient écoulés depuis la mort d’Héphaistion, sept mois de douleur et de progressive croyance aux signes, à l’astrologie, aux prodiges : Alexandre, après avoir quitté Ecbatane, où son ami était mort, décida de retourner à Babylone, et il avait déjà l’intention de partir vers l’Arabie, avec l’aide de Néarque, le capitaine de la flotte. Mais quelque chose arriva. Non seulement la demande de donner à Héphaistion les honneurs divins avait été repoussée, mais aussi des nombreux signes commençaient à se présenter autour d’Alexander.

En particulier, quatre sont les prodiges visées par les historiens : tout d’abord, le manque du lobe d’une victime sacrificielle, comme il est signalé par Plutarque et Arrien, l’histoire d’un normal soldat (mais dans certaines traditions, ce soldat est Séleucos), qui saut dans l’eau de l’Euphrate pour récupérer la couronne du roi qui était tombée de sa tête, comme on peut lire dans Arrien et Diodore; l’épisode d’un fou possédé par une μανία ­qui, sans une raison quelconque, et ne sachant pas ce qu’il faisait, s’était assis sur le trône d’Alexandre – le prodige le plus commun, car il est mentionné par tous les historiens, sauf Curtius, mais seulement parce que Curtius est manquant de toute la partie qui précéde la mort elle-même – ; enfin, l’assassinat d’un lion, symbole de la royauté, par un simple âne. Seul le Roman d’Alexandre, dont on parlera en détail dans quelques instants, parle de la naissance d’un garçon étrange, mi-homme mi bête, avec cinq faces bestiales sous ses membres.