Journée d’études
De Basile aux Basiliens – La postérité monastique d’un Père grec en Orient et en Occident
Rome, le 3 novembre 2015
Si le monachisme byzantin ignore les catégories occidentales de « règle » et d’« ordre » monastique, il connaît, recopie, fait vivre au quotidien et inscrit dans son droit canon les préceptes de Basile de Césarée, qu’il tient pour le Père des moines par excellence. De son côté, l’Occident latin usa de l’expression de « règle » puis d’« ordre » de saint Basile, en fonction d’une catégorisation des mouvements monastiques que consacra le concile de Latran IV (1215). Plus tard, du XIVe au XVIIe siècle, la papauté dut faire face à plusieurs défis, comme le déclin du monachisme italo-grec, l’intégration d’un monachisme oriental sous juridiction romaine, et l’émergence de formes locales d’érémitisme collectif (par exemple en Espagne) en quête d’une référence patristique. C’est ce qui valut la création de l’« Ordre de saint Basile » (au milieu du XVe siècle), de la congrégation basilienne (1573) et la naissance des moines dits « basiliens ».
On se propose ici de relancer l’histoire du monachisme « basilien » dans ses réalités politiques, juridiques et culturelles en tant qu’instrument d’identification, de reconnaissance, de légitimation ou de réinvention d’un héritage patristique au sein du mouvement monastique. Il s’agit aussi d’interroger l’action pontificale, d’une part envers les catholiques de rite byzantin, de l’autre face aux Églises d’Orient. Ce projet offre un sujet neuf et fort peu exploré par le monde universitaire à ce jour. Il pose in fine la question d’une identité monastique basilienne confinée entre Orient et Occident, sur le temps long et jusqu’aux espaces de l’actualité.
La géographie de cette journée d’étude est vaste : Empire byzantin, Italie, Espagne, Pologne, Ukraine, Proche-Orient, tant l’ombre de Basile de Césarée ne cesse de planer comme une filiation possible sur les moines de tous siècles et de tous pays.
Programme ici.