Le Mont Athos et sa périphérie : l’exemple d’ateliers actifs à Voskopojë au XVIIIe siècle.
Judith Soria (INHA/EPHE, 5e section)
Après la chute de Constantinople, la culture byzantine orthodoxe s’organise autour d’autres centres religieux et artistiques, souvent monastiques. Cette communication peut être l’occasion d’un éclairage sur les échanges artistiques entre le Mont Athos et les provinces voisines en particulier dans le Sud de l’Albanie, à la lumière des peintures murales réalisées à Voskopojë au XVIIIe siècle par différents ateliers qui ont également été actifs au Mont Athos. Les carrières de ces ateliers sont souvent méconnues et il reste difficile d’en connaître le développement. Il existe toutefois deux ateliers ayant travaillé à Voskopojë et au Mont Athos qui sont bien référencés, les frères Athanase et Constantin d’une part et David Selenica d’autre part. Pour ces deux ateliers, la place de leur travail sur la Sainte Montagne n’est pas la même dans le déroulement de leur carrière. En effet, l’œuvre de David Selenica peut être rattachée à un courant proprement athonite qui prône une retour au style et à l’iconographie de la période paléologue. En revanche, les frères Constantin et Athanase, originaires de Korça, forment un atelier épirote invité à travailler au Mont Athos, comme beaucoup d’autres au XVIIIe siècle.
C’est donc une relation d’échange entre le Mont Athos et sa périphérie, entre les peintres de tradition athonite et les peintres des provinces alentour qui viennent y travailler qui semble primer. En effet, la peinture athonite est enrichie par les artistes « provinciaux » qui sont appelés pour y travailler, et est exportée dans ses mêmes provinces par d’autres ateliers de tradition athonite.