Les prisonniers de guerre selon les Vies de Saints (VIe-XIe s.).
Marilia Lykaki, École pratique des Hautes Études / Université d’Athènes
Il s’agit d’un phénomène militaire, diplomatique et social qui touche aussi les domaines de la culture et de la communication et qui montre, enfin, l’image que Byzance avait des autres et de soi-même. La captivité était une situation transitoire qui conduisait soit à l’esclavage soit à la libération. Pendant ce temps, on voit les captifs assumer des rôles divers : comme soldats, agriculteurs, porteurs d’idéologie, de culture et de savoirs. Ma recherche commence à une époque où l’attitude à l’égard des prisonniers de guerre héritée du monde romain est en train de changer sous l’impact du christianisme ; elle se termine à une période où les échanges des prisonniers avec les Arabes, devenus une routine, perdent de l’actualité et les guerres avec les Bulgares battent le plein. Dans ce contexte, les données fournies par des sources hagiographiques présentent un grand intérêt, étant révélatrices de situations que les sources officielles byzantines passent sous silence où décrivent de façon lapidaire. Ainsi, les sources hagiographiques peuvent renseigner l’historien sur les raisons d’emprisonnement, le contexte historique, la situation des prisonniers et leur affranchissement. La critique relative à la valeur historique des textes hagiographiques a été exercée par plusieurs savants. Je continue ce travail dans le même esprit critique afin de tirer de ces sources les données utiles au sujet de ma thèse.