Matériaux pour une étude prosopographique des moines de l’Athos (10e-13e siècle).
Lucile Hermay, Université Paris IV-Sorbonne
Les actes de l’Athos, par leur nombre et leur contenu, offrent une documentation à la fois globale et précise d’un des plus grands centres du monachisme médio-byzantin. Ces archives permettent de définir et d’étudier un groupe social homogène par sa fonction, celui de moine de l’Athos. Mais ce groupe présente aussi de nombreuses disparités, tant de statut, de richesse ou d’origine géographique. Une étude prosopographique de ces moines permet, entre autre, d’affiner et de préciser l’analyse sociologique et politique d’une partie de ce groupe. De nombreux noms sont conservés dans ces actes, à la fois dans leur contenu, dans les suscriptions et dans les souscriptions. Alors que prénom et monastère d’origine sont presque systématiquement mentionnés, les patronymes sont encore rares au 10e siècle mais deviennent ensuite de plus en plus fréquents. Cette étude permettrait alors d’approfondir nos connaissances sur l’Athos en analysant le recrutement de ses moines, leur origine sociale, et en précisant les liens qu’ils pouvaient entretenir avec Constantinople.
Ainsi, cette intervention sera l’occasion d’exposer notre méthode et surtout les premières conclusions de cette étude prosopographique des moines de l’Athos entre le 10e et le 13e siècle. Nous présenterons donc tout d’abord une étude onomastique, en montrant le foisonnement mais aussi les limites de notre documentation. Après cette première étape obligatoire, nous livrerons les différentes caractéristiques de ce groupe, pour mettre en évidence son hétérogénéité sociale. Enfin, nous insisterons sur quelques exemples précis, les membres de la haute aristocratie ayant pris la tonsure à l’Athos.