Lecture et usage du livre de Job dans le cas des lois des Homérites.
Luis Escudero Gimenez, EHESS
Le livre de Job constitue un document exceptionnel pour l’analyse des possibilités que le monothéisme offre autour du problème des rapports entre Dieu et le monde. Chaque type de rapport d’entre les trois possibles (déisme, théisme et panthéisme) compromet en quelque sorte la compréhension et l’organisation des représentations qui font référence au gouvernement du monde et à l’idée de justice humaine et divine. Bien que ces représentations se situent dans l’antichambre du droit et de la jurisprudence, elles constituent le fondement à partir duquel une société (purement historique) se trouve en disposition de construire un système de droit. Durant la période byzantine, les références concernant ce livre biblique (de nature singulière à cause de son contenu et de sa datation) sont très nombreuses. Les lois des Homérites, dernière partie de la vie de Saint Grégéntios, font partie de ces documents dans lesquels l’influence du livre de Job se manifeste. Ce texte présente un épisode de fiction politique dans lequel le roi Abramios (nommé le nouveau Job) applique une série de lois rédigées par le saint qui visent à construire la cité chrétienne parfaite sur terre. Le résultat est une sorte de société orwellienne basée sur une surveillance extrême des actes et des mœurs. Le but de cette étude sera donc de comprendre quelle est la lecture particulière du livre de Job dans ces lois. Nous suivrons la ligne des recherches récentes qui mettent en rapport la rédaction de la vie de Saint Grégéntios, de datation difficile, avec la période iconoclaste.