Les sorciers à Byzance aux XIe et XIIe siècles : des professions de foi aux « lynchages » politiques
Jean-Cyril Jouette, Université de Provence Aix-Marseille
Si l’on en croit les propos de l’hagiographe Grégoire le Cellérier, il n’était pas rare de croiser des sorciers offrant leurs services dans la société byzantine du XIe siècle. À la lecture des annales de Nicétas Choniatès, nous pouvons faire le même constat pour le XIIe siècle. La plupart du temps, les sources de cette époque s’accordent à dire que ces sorciers embrassaient intentionnellement les « pouvoirs des ténèbres » pour arriver à leurs fins : nous verrons donc dans un premier temps les motivations de ces sorciers, le mode opératoire employé, les réussites des sortilèges et encore les conséquences de leurs actes selon l’orthodoxie. Puis dans un second temps, nous verrons comment l’accusation de sorcellerie eut un usage plus politique : à partir d’une confrontation des sources, donnant parfois des explications divergentes autour d’une affaire par exemple, nous nous concentrerons sur l’efficacité d’une telle accusation et les conséquences sociales et politiques qu’entraînait un tel jugement.